En allant au-delà de la vision de l?habitation comme volume compact, décomposé en fonctions selon la surface disponible, les architectes sont partis de la définition des pièces fondamentales pour les mettre ensuite en rapport les unes avec les autres et développer le projet comme un système proxémique.
Les caractéristiques du lieu se sont ajoutées à ces éléments de nature conceptuelle. La maison individuelle MO se dresse sur un terrain boisé dans la banlieue de Madrid, où la présence des arbres à sauvegarder aurait influé sur le dessin du plan de l?édifice. La simplification favorisée par la décomposition des fonctions a permis de faire entrer la variable environnementale dans le système conceptuel, en enrichissant l?expérience de l?utilisation. L?organisation désagrégée des pièces s?est révélée le meilleur choix, en concentrant l?attention sur les lieux de liaison et sur les espaces de passage, qui sont normalement “récupérés” après avoir en priorité défini ceux principaux.
De nouveaux lieux ont ainsi trouvé une définition, aussi bien en regardant l?habitation de l?intérieur, comme l?espace qui relie le bureau et les chambres des parents et des enfants, qu?en regardant le projet de l?extérieur, comme le grand jardin sur lequel donnent la cuisine, la salle à manger et le salon. La clé du projet est donc le concept de relation, qui est ici valorisé partout et pas seulement sur certains côtés comme c?est souvent le cas dans la définition du plan d?une habitation à un seul volume. La recherche a amené à la formation de “places” couvertes et découvertes, qui permettent le développement des relations et enrichissent le sens de la vie communautaire, comme cela se produit justement dans le plan d?un centre urbain européen.
Un schéma aussi désagrégé faisait ressortir les problèmes de dispersion énergétique, avec un haut rapport entre façades et volume et une série de discontinuités de construction. Les caractéristiques du territoire, où le bois ne permettait pas la réalisation de fondations profondes et agressives, s?ajoutaient à cela. Le souci de la durabilité a poussé à rechercher un bois lamellé-croisé très léger qui a demandé des petits piliers de fondation en acier zingué de seulement 2 mètres de profondeur. Le haut pouvoir isolant du bois a évité la dispersion thermique en contribuant à réduire les besoins énergétiques de la maison.
Mara Corradi
Projet : Pablo Oriol, Fernando Rodríguez (FRPO Rodriguez & Oriol ARCHITECTURE LANDSCAPE)
Collaborateurs : Pastora Cotero, Inés Olavarrieta, Cornelius Schmitz et Cristina Escuder
Commettant : un particulier
Lieu : Madrid (Espagne)
Surface utile brute : 295 m²
Début du projet : 2010
Fin des travaux : 2012
Entreprise de construction : Alter Materia, Grupo Singular
Structure en bois lamellé-croisé fabriqué par KLH (Autriche)
Photos : © FRPO, Miguel de Guzmán
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