
Bien que l’extrême simplicité du projet s’inscrive parfaitement dans le minimalisme de la culture orientale, l’intérieur réserve une richesse formelle inattendue. On y trouve en effet une structure en bois émergeant d’un unique socle en béton armé uni à la plate-forme de fondation, à son tour reliée aux poutres inversées réparties le long du périmètre. C’est sur ces poutres que reposent enfin les baies vitrées de la façade. L’arbre artificiel qui supporte le toit atteint et dépasse le périmètre sur les quatre côtés avant de se déplier en légers carreaux de bois de cèdre de 80x80 mm assemblés à l’aide de clous en fibre de carbone, un matériau résistant à la traction jusqu’à sept fois plus que l’acier. Ce choix technique a permis d’atteindre un surplomb d’environ 5,5 mètres, une véritable prouesse structurelle.
La fondation est également pourvue d’un adhésif, entre le pilier et le socle, généralement utilisé dans les petits édifices pour dissiper les mouvements telluriques à la base de la structure et ainsi favoriser l’élasticité de l’ensemble du bâtiment de manière à éviter les dommages statiques.
Bien qu’étant de taille considérable pour une maison dont la toiture ne dépasse pas 12,5 mètres de côté, la structure centrale est si découpée que son volume ne grève pas l’espace intérieur mais, au contraire, en valorise l’ensemble dans la mesure où ses composants ne donnent pas la sensation d'être liés les uns aux autres.
Les façades vitrées qui délimitent le contour apparaissent ainsi comme une barrière temporaire entre les admirateurs du paysage et l’océan à l’extérieur. Les personnes regardant depuis l’extérieur sont quant à elles séduites par la structure qui ressemble presque à un simple meuble.
Fabrizio Orsini
Architect: Kengo Kuma
Photos: Kawasumi e Kobayashi Kenji Photograph Office