12-11-2021

Des matériaux recyclés pour le cabinet de Luigi Rosselli à Surry Hills en Australie.

Raffaello Rosselli Architect, Luigi Rosselli Architects,

Raffaello Rosselli, Callum Coombe, Prue Ruscoe, Ben Hosking,

Surry Hills, NSW, Australia,

Terre corroyée,

Réalisé à l’aide de matériaux de construction recyclés dans le quartier de Surry Hills (Sydney, Australie), le cabinet de l’architecte Luigi Rosselli est un véritable manuel d’architecture contemporaine.



Des matériaux recyclés pour le cabinet de Luigi Rosselli à Surry Hills en Australie.  
Bâti à l’aide de matériaux de construction recyclés et apparemment sans valeur, le cabinet de Luigi Rosselli dans le quartier de Surry Hills (Sydney, Australie) est le fruit d’un savoir-faire architectural exceptionnel.
Le recours à des matériaux de construction peu nobles ne semble pas intentionnel dans le projet de Raffaello Rosselli, fils de Luigi, un architecte milanais travaillant en Australie depuis maintenant quatre décennies ; bien au contraire, dans le sillon de sa formation architecturale, Raffaello a voulu donner naissance à un cabinet rendant hommage au XXe siècle et à deux de ses plus grands architectes : Le Corbusier et Carlo Scarpa.
L’influence minimaliste très marquée du maître suisse se manifeste tout d’abord dans la pureté des lignes ainsi que dans les différentes finitions du béton : lisse et épurée dans les surfaces, rugueuse et montrant les veines des coffrages dans le linteau d’entrée. Les piliers arrondis encastrés dans des plans ondulés qui rappellent la chapelle Notre-Dame du Haut de Ronchamp sont également à signaler.
Conçue comme un brise-soleil fixe, la façade est quant à elle d’une extrême originalité et prend la forme d’une véritable broderie architecturale obtenue à l’aide de plusieurs types de tuiles. Ici aussi l’architecte a évité de recourir aux technologies mécaniques, tellement à la mode aujourd’hui, au profit d’une étude de l’ensoleillement lui ayant permis d’orienter les rangées horizontales de tuiles de manière à obtenir un filtre lumineux plus ou moins opaque tout au long de la journée. Grâce à cette astuce, il a été possible de limiter l’introspection et la vue sur l’extérieur tout en assurant une atmosphère agréable et originale à l’intérieur. À cet égard, il est surprenant de remarquer que, chaque fois que c’était possible, les éléments de ce brise-soleil si particulier ne sont jamais liés autrement que par du mortier. L’ensemble repose en effet sur un schéma statique largement expérimenté et testé avant la réalisation à l’aide de modèles réels et non virtuels. Après tout, l’homme a toujours procédé de cette façon avant d’inventer de nouvelles technologies. Les « coffrages » en polystyrène nécessaires pour donner naissance aux voûtes en tuiles qui, telles des châteaux de cartes, se déploient sur une hauteur de trois étages, sont la seule concession faite par l’architecte aux techniques modernes.
Parlons enfin de l’intérieur. On y trouve des postes de travail en bois ainsi que des bibliothèques réalisées, tout comme l’extérieur, à l’aide de tuiles qui égayent les surfaces en béton. Les sols ont quant à eux été obtenus en utilisant de petites tesselles de marbre noyées dans du mortier de ciment en hommage à l’un des plus célèbres projets d’aménagement d’intérieur : le magasin Olivetti de la Place Saint-Marc à Venise signé Carlo Scarpa.




Fabrizio Orsini




Name: The Beehive
Location: Surry Hills, NSW, Australia
Council: City of Sydney
Project: Raffaello Rosselli Architect with Luigi Rosselli Architects.
Project Team: Raffaello Rosselli, Luigi Rosselli, Jeffrey Blewett, Lluis Molins Calvet
Client: Luigi Rosselli Architects
Builder: Jim Miliotis for GroundUp Building Pty Ltd
Façade construction: Callum Coombe
Landscape Architect: William Dangar Associates
Joiner: Maluva Joinery Pty Ltd
Custom brass lighting: Oliver Tanner
Photography: Prue Ruscoe, Ben Hosking, Raffaello Rosselli, Callum Coombe
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