Un an de gratte-ciels, le rapport annuel du CTBUH

C'est aussi le moment de dresser un bilan des nouveaux ouvrages architecturaux et, comme le veut la tradition, en décembre le Council on Tall Buildings and Urban Habitat (CTBUH) a publié son rapport annuel consacré aux gratte-ciels, une analyse approfondie sur ces hauts bâtiments réalisés durant l'année écoulée, également consultable sur le site The Skyscraper Center.

Le rapport concerne notamment les 143 gratte-ciels d'une hauteur égale ou supérieure à 200 m achevés en 2018. Cette catégorie comprend également les bâtiments qualifiés de « supertall », un terme qui désigne les gratte-ciels dont la hauteur est égale ou supérieure à 300 m.
Si avec ses 828 m de hauteur le Burj Khalifa de Dubaï reste en tête du classement, tout comme les 4 bâtiments les plus hauts du monde qui le succèdent, 2018 est l'année d'un chiffre record avec 18 nouveaux super gratte-ciels. En tout, le nombre de ces super constructions s'élève à 144 bâtiments réalisés dans le monde. Pour se rendre compte de la forte expansion de ces très hauts bâtiments au cours de ces dernières années, donnant vie à des villes verticales entières, il suffit de penser qu'en 2000 on comptait seulement 26 gratte-ciels hauts de plus de 300 m et, il y a cinq ans, en 2013, le nombre de supertall s'élevait à 76.
Des chiffres impressionnants, permis par la technologie moderne et les capacités de construction atteintes par les ouvriers spécialisés, qui ne sont toutefois pas surprenants car, comme l'a fait remarquer Antony Wood, le directeur général du CTBUH, il faudrait construire une ville d'un million de personnes chaque semaine pour faire face au taux d'urbanisation mondial.

Le record de hauteur de l'année 2018 revient à la CITIC Tower réalisée à Pékin par le cabinet Kohn Pedersen Fox Associates qui, avec ses 528 m de hauteur, est devenue le sixième plus haut bâtiment du monde. Elle a aussi été sélectionnée pour l''Award of Excellence dans la catégorie « Best Tall Building 400 meters and above » avec le Ping An Finance Center, le gratte-ciel le plus haut de l'année 2017 également réalisé par Kohn Pedersen Fox Associates à Shenzen. Le rapport du CTBUH évalue différents aspects des gratte-ciels, et notamment la fonction pour laquelle ils ont été réalisés. En 2018, les bâtiments d'une hauteur supérieure à 200 m abritaient majoritairement des bureaux à hauteur de 42 %, et le matériau privilégié était le béton, utilisé dans plus de 60 % des constructions.

Concernant la distribution géographique, la Chine est, pour la troisième année consécutive, le pays qui compte le plus grand nombre de gratte-ciels. En 2018, elle comptait 88 nouvelles constructions, l'équivalent de plus de 60 % de l'ensemble des gratte-ciels achevés durant l'année, établissant un nouveau record par rapport à 2017, année durant laquelle la production chinoise s'élevait à près de 55 % des constructions mondiales. Les États-Unis occupent la deuxième place du classement avec 13 supertall achevés. Des chiffres moindres qui représentent tout de même une forte augmentation par rapport à 2017.
Pour ce qui est des villes, le rapport du CTBUH montre que Shenzhen, en Chine, est la ville qui compte le plus de nouveaux gratte-ciels pour l'année 2018, et ce pour la troisième année consécutive. En effet, 14 nouveaux gratte-ciels y ont été construits et Shenzhen compte désormais près de 10 % du nombre total de supertall réalisés dans le monde.

(Agnese Bifulco)

Images courtesy of CTBUH

www.skyscrapercenter.com

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