Paolo Schianchi, L'image est un objet

Si l'on demande à quelqu'un de lire un livre, il voudra très probablement savoir s'il y a beaucoup à lire. Tandis que si on lui demande de regarder une ’image, il ne demandera certainement pas sa taille. Le livre est généralement identifié comme une source de contenus et de significations qui, pour être compris, requièrent concentration et intérêt, tandis que l’image apparaît comme un objet dans lequel on peut se perdre avec distraction et superficialité. Selon Schianchi, cela met en évidence un gap important de notre contemporanéité, au-delà duquel il faut aller pour ne pas tomber dans une sorte de néo-analphabétisme. L’image assume en effet si radicalement et si viscéralement la tâche de traduire le mythe de l’objet qu'elle en est devenue le contenu.

Ce texte décrète la mort de l’objet, en tant qu'être doué d'une vie aprioristique, et sa renaissance comme le résultat de représentations multiples et possibles. On va ainsi au-delà des barrières entre architecture, design, photographie, art, performance, graphisme, littérature et tatouages car l'image les comprend tous, comme un seul et même langage contemporain: toutes ces disciplines concourent au sens de l'image, qu'elle soit bidimensionnelle ou tridimensionnelle.

Paolo Schianchi, “L'immagine è un oggetto. Fondamenti di visual marketing con storytelling” (L?image est un objet. Fondements de visual marketing avec storytelling), libreriauniversitaria, 2013