Le projet de la flexibilité

Nous définissons la coexistence, c'est-à-dire le rapport avec l'autre, en utilisant le terme flexibilité qui, dans le projet d'une habitation, oblige l'architecte à considérer le système des choses de plusieurs points de vue et à lui donner des valeurs. Nous parlerions de libéralisation en Italie, l'élimination de toute contrainte pour favoriser le développement. Si chaque objectif est fluide et chaque but dépend de celui suivant, la tranquillité de l'exhaustivité n'est satisfaisante que dans l'immédiat, mais annonce de nouvelles modifications en raison de la tendance perpétuelle au mouvement.
La flexibilité comme extension de la fonction est au centre du projet de Quentin Vaulot, une lampe qui offre la totalité fonctionnelle tout en n'assumant jamais une conformation stable, précise et définitive.
L'indétermination formelle guide également le design de Martì Guixé : Xarxa pour Danese se rapproche de l'image d'un canapé pour communiquer l'ensemble complexe de configurations possibles pour la structure et les coussins ; le cabinet Free Port pour BD Barcelona est un système d'éléments modulaires à la disposition irrégulière qui pousse à déplacer les objets à l'intérieur.
C'est une recherche de flexibilité qui ne se limite pas, comme dans l'histoire du moderne, à résoudre le problème fonctionnel, ou comme dans le postmoderne à dérégler la forme afin que chacun puisse donner la sienne, mais oriente la réflexion vers le rapport changeant entre nous et les objets. Les choses deviennent les témoins de notre vécu, semblent déclarer les tables et les miroirs de la collection Cirkel de Daphna Laurens qui, bien qu'en ayant toujours la même forme, ont les potentialités pour être utilisés dans des situations différentes ; et le décor Architonia de Porcelaingres qui, à travers l'image de la ville de revêtements, concrétise pour l'architecte les possibilités de choix entre les surfaces qu'elle conçoit et produit.
Le projet d' Iris Ceramica avec la ligne de revêtements Innovation est au contraire celui de transformer la contrainte en opportunité. L'élément préexistant n'est pas quelque chose à démolir ou rejeter, mais peut devenir la base pour imaginer : Tamita Thin de 4,8 mm d'épaisseur va se poser sur les revêtements de sol et muraux existants.
Le point de vue est fondamental dans le rapport entre nous et le monde environnant, affirme l'exposition de mode Feel and Think, terminée depuis peu au Tokyo Opera City Art Gallery, où les limites entre les zones consacrées aux grands noms étaient conçues par Ryuji Nakamura non pas comme des cloisons qui en empêchaient l'interaction, mais comme des poutres à la hauteur des yeux qui, tout en coupant la vue, laissaient entrevoir ce qu'il y avait au-delà.

Mara Corradi

01_Quentin Vaulot, lampe Siu, autoproduction, 2009
02_Quentin Vaulot, lampe Siu, autoproduction, 2009
03_Martì Guixé, cabinet Free Port, BD Barcelona, 2011
04_Martì Guixé, canapé Xarxa, Danese, 2010, HYPERLINK "http://www.guixe.com"
05_Daphna Laurens, collection Cirkel, édition pour Galerie Gosserez, Paris, 2012, Ph. Mike Roelofs
06_Daphna Laurens, collection Cirkel, édition pour Galerie Gosserez, Paris, 2012, Ph. Mike Roelofs
07_Porcelaingres, Architonia, la ville du Projet, un lieu abstrait, sans limites géographiques et en expansion constante, conçu pour “accueillir” les professionnels du débat architectural
08_Iris Ceramica, revêtement de sol et mural Innovation Tamita Thin de 4,8 mm, grès cérame d'une épaisseur réduite, léger, maniable et économique, à poser sur les surfaces existantes
09_Feel and Think : A New Era of Tokyo Fashion, exposition à la Tokyo Opera City Art Gallery, 2011, espace Anrealage
10_Feel and Think : A New Era of Tokyo Fashion, exposition à la Tokyo Opera City Art Gallery, 2011, espace Mintdesigns

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