20-11-2002
Alejandro Aravena Mori - Deux Bâtiments D'enseignement Au Chili
Ponts, Bureaux, Le paysage, Usines, Sports et bien-être, Universite,

Partageant une utilisation attentive et savante des matériaux, ces deux projets témoignent de la prédilection pour une architecture plastique, sculpturale, dans laquelle l'évolution des volumes s'impose comme une décision sur le paysage alentours: une opération voisine de l'approche conceptuelle - contemporaine et exempte de médiations- du Smjlian Radic de la Casa Tecmar autant qu'à l'élégante abstraction des oeuvres de Klotz, avec ses références cultivées au rationalisme qui dans le paysage apparaissent plus transparentes et lisibles.
Dans le cas de la Faculté de mathématiques, la liaison des corps existants était rendue plus difficile par les dénivellements et les désaxements entre les édifices, dont l'architecture, très simple du point de vue formel, se base sur la reproduction d'un module préfabriqué, qui crée un portique continu sur la façade nord.
L'intuition d'Aravena consiste en l'interposition d'un volume au fort impact spatial, dont le plan rectangulaire, saillant par rapport aux corps préexistants, abrite d'un côté les bureaux des professeurs, et de l'autre le nouvel accès à l'édifice: on crée ainsi un dédoublement intéressant dans lequel le module régulier des bureaux, qui relit le préexistant en en variant les matériaux et les ouvertures, introduit visuellement le bloc plastique et irrégulier qui abrite l'accès et sert de liaison avec la zone arrière du campus.
Dans ce dernier, un angle aigu semble "fendre" la régularité de la échappe murale, déterminant la présence au niveau supérieur d'un triangle isocèle, dont le sommet divise nettement en deux la perspective nord, tandis qu'il incline savamment une paroi de la perspective sud.
Cet expédient conceptuel efficace provoque une distinction intéressante entre les deux fronts, également due à des particularités climatiques: du fait que c'est la face nord de l'édifice qui est exposée au soleil, les profondes ombres créées par les portiques trouvent une correspondance dans la "masse", ébrasée et profonde, du corps d'accès, élégamment déséquilibré dans la succession quasi "cubiste" des plans.
La dalle en ciment armé se courbe en une sorte de "s" raidi, qui devient dans une symétrie renversée couverture et terrasse, portique et balustrade, exaltation de la lumière - renvoyée par la large surface vitrée en arrière - et matrice de l'ombre.
Sur le front sud, au contraire, qui ne présente pas de problèmes d'ensoleillement et apparaît donc plus fermé et compact, à la prédominance du ciment et de la masse plastique se substitue celle du cuivre et du traitement des superficies, rendue plus fascinante du point de vue visuel par la présence conjointe d'un module-base continûment contredit par le positionnement apparemment désinvolte des ouvertures.